Photos,  textes et vidéos de Jean-Pierre Romain

 

 

             

 

OUZBEKISTAN 2015

L'Ouzbékistan, la mer d'Aral, la Route de la Soie... L'Asie centrale. Voici une destination particulière pour un voyage en solitaire. Une vraie expérience. 

 

© 2015 Google Map - Imagerie © TetraMetrics

         
  Khiva,  La mer d'Aral

 

   
                 

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Côté pratique

 
               
                 

 Mon escale terminée à Moscou, j'embarque à 21h30 pour Tachkent, Ouzbékistan. Cette escale d'une douzaine d'heures en Russie a été courte, éprouvante mais..... magique.

Beaucoup de films à bord mais je suis complètement claqué. Une journée à arpenter la place rouge, ça use. Et puis j'ai très peu dormi dans l'avion la nuit dernière et la journée qui m'attend demain va être interminable. Il faut que je dorme un peu.

Le 7 août.

Arrivée à 2h50 à Tachkent. J'ai très peu dormi. L'arrivée se fait dans le bruit et la cohue. Il y a beaucoup de monde. Une heure d'attente à la douane. Je rencontre deux Français pas très causants. Ils n'ont sans doute pas très envie de retrouver un compatriote à l'autre bout du monde. Pour le dépaysement, c'est vrai qu'il y a mieux. Finalement, il y a pas mal de Français. Quelque part, c'est un peu rassurant car j'arrive dans l'inconnu. Vingt minutes aux bagages. Ouf, mon sac à dos est bien là. Premier problème réglé. D'ailleurs, je prends les problèmes les uns après les autres. Il faut rester lucide et réactif malgré la fatigue. Je me retrouve avec une fiche à compléter en ouzbek. Ca se complique. Une fille russo-ouzbèque ou  ouzbèquo-russe, au choix, est assise à côté de moi. Nous faisons connaissance. Elle travaille en France, à Maubeuge. Elle m'aide à compléter ma fiche, comme quoi il y existe souvent des coups de pouces du destin. Elle me demande ce que je fais dans "son pays de merde". Elle a honte de ce "bordel" à l'aéroport. Elle parle quatre langues, travaille dans l'exportation du pétrole et du gaz. Nous échangeons nos mails. Elle a une adresse à Tachkent. Elle me propose de l'appeler en cas de problème. Ca fait du bien. Voilà une roue de secours. Je fais connaissance de Johann et David, encore deux Français qui se rendent à Khiva, comme moi. Je dois me rendre à l'aéroport domestique situé à quelques minutes de l'aéroport international. Je prends un taxi (5 dollars). Au bout de 500m, le chauffeur s'arrête le long de la route et éteint ses phares. Il me propose d'échanger 200 euros au marché noir avec un taux de change de 1€ pour 3200soums. Le taux officiel étant de 1€ pour 2800soums. J'accepte pensant faire une bonne affaire. De toute façon, je ne suis pas en état de négocier davantage. Je suis sale, fatigué mais la journée ne fait que commencer. Il est environ 4h30. Je retrouve les deux Français à l'aéroport domestique.

   

   

Leur vol pour Khiva est à 8h30. Ils ont eu un taux de change de 1€ pour 3500soums, bien meilleur que le mien. Par contre, ils ont payé leur taxi 10 dollars. Ce sont de grands voyageurs. Ils ont pris le transsibérien !!! Nous discutons longuement. J'ai beaucoup de temps devant moi. Mon vol est à...13h. 8h à attendre !!!! J'essaie de négocier avec une hôtesse une place pour le vol de 8h30. Elle me propose d'attendre que le dernier passager monte pour voir s'il reste une place. L'attente est très longue. Je dors, allongé parterre, dans un coin de l'aéroport mais très vite des gardiens me font comprendre que j'ai l'air d'un mendiant et qu'il fat que je dégage. Avant qu'ils ne prennent leur vol de 8h30, je m'organise avec Johann et David pour un aller-retour à la mer d'Aral, demain. Louer un taxi collectif à trois, c'est plus avantageux. Nous échangeons nos mail et nous nous quittons. Le vol est complet, je ne peux pas monter. Pendant les quelques heures d'attente, j'observe les Ouzbeks. Ce ne sont pas tout à fait des ours. Ils ont l'air normaux, avec des téléphones portables.

13h30 !! Enfin, l'heure de l'embarquement. L'avion semble correct, en état. C'était aussi une crainte pour les vols internes. Certes, un bon coup de peinture ne serait pas du luxe.  

   

Deux heures de vol jusqu'à Khiva.  Aucun stress. tout se passe bien. Nous survolons essentiellement de grandes étendues désertiques. L'avion tient le coup. C'est plutôt une bonne nouvelle. Nous allons arriver vivant. Nous apercevons un fleuve puis une zone beaucoup plus verte avec de grandes exploitations.     

   

Arrivée à Urgench. Ville située à 30 mn environ de Khiva. Il fait chaud mais sans plus. Je demande à deux Italiens si je peux m'incruster dans le taxi qui les mène à leur hôtel. Ils sont très sympas et acceptent sans difficulté. Ils paient 10$ pour les deux. Ils sont cool et très fêtards. Ils étaient à Almaty au Kazakhstan où ils ont fait la java jusqu'au petit matin dans les boites de nuit de la ville. L'un d'eux s'appelle Juan Paolo. Le taxi me dépose à mon hôtel, le plus luxueux du séjour. Un gamin de 12 ans, grippé, tient l'accueil pendant les vacances. Il est malin, débrouillards et très bien éduqué. L'hôtel donne sur Ichan-Kala, la ville historique.

   

Je suis enfin arrivé. Mes bagages sont déposés. Une bonne douche me fait le plus grand bien après quasiment 48h de voyage dont deux nuits en avion. Malgré la fatigue, je n'ai qu'une envie : me balader !!!!! 

   

En arrivant, j'avais repéré ces femmes en train de laver leur tapis sur le bord de la route. Je passe presque qu'une heure à les observer et à discuter avec elles. 

   

   

   

   

   

   

   

   

   

Les murs de Ichan-Kala (Citadelle interne). Au soleil couchant, ils prennent une superbe touche orangée.  

   

   

   

Khiva est un enchantement. C'est magnifique. Il y a très peu de touristes. En tout cas, on les voit moins, surtout le soir. Cette ville respire la tranquillité, la quiétude. Les gens discutent devant leur maison, se promènent à pied, en bicyclette. Tout fonctionne au ralenti. On a l'impression de remonter les siècles. Certains parlent d'une ville musée. C'est vrai qu'avec un peu de concentration, on imaginerait facilement ces caravanes de chameaux arriver aux portes de la ville après des semaines de traversée de désert. A Khiva, nous sommes dans un autre monde, à une autre époque.       

  

   

       

   

   

       

   

   

Ci-dessous à gauche, un camion hôtel... très original. Chaque couchage est une petite case rappelant les capsule-hôtel de Tokyo.

   

   

       

   

   

       

   

Le soir venu... la magie opère. J'ai parfois l'impression d'être dans un décor sorti tout droit des Mille et Une Nuits.

   

   

   

Je retrouve mes deux compatriotes Johann et David dans un resto où, semble-t-il quelques touristes français et italiens, entre autres, se sont donnés rendez-vous. Salade de chou, pâtes au basilique et pastèque. Ca fait vraiment du bien de manger des fruits et des légumes. Pour les risques, on verra cette nuit... Je retourne à l'hôtel, donne de mes nouvelles trois jours après mon départ. Internet ne fonctionne que dans le hall d'accueil. La connexion est lente mais avec de la patience, je parviens à communiquer. Le petit de l'accueil a une fièvre carabinée. Il dort sur le canapé à côté en attendant que les clients arrivent. Je regarde la télévision locale un moment. J'ai le choix entre de la musique... traditionnelle et un aquarium. Je vais passer une vraie bonne nuit dans un vrai grand lit.       

   

Le 08/08/2015 : Lever à 6h. La nuit a été courte mais réparatrice. Journée marathon ! Départ pour Moynaq, vers la mer d'Aral. Dix heures de taxi aller-retour. Voir la page suivante :  Mer d'Aral

 Le 09/08/2015 : Journée beaucoup plus tranquille. Pas de route, pas de trajet, pas d'avion. La journée la plus calme depuis trois jours. Petit déjeuner : pain, beurre, charcuterie, fromage, oeuf... De quoi remettre quelqu'un d'aplomb après 72 heures épuisantes. Aujourd'hui, c'est jour de marché à Khiva. Du monde, de l'effervescence et de la chaleur. Je me rends aux portes de la ville pour découvrir et ressentir les étalages de légumes, de fruits, d'épices, de volailles, de poissons et de viandes... 

   

   

   

   

   

   

   

       

   

   

   

"Les boucheries". Il vaut mieux avoir le coeur et l'estomac bien accrochés.  

   

   

   

   

   

       

   

   

   

   

   

   

       

   

   

   

   

   

   

   

       

   

   

Les visites se font facilement. Il faut dépenser 5000 soums pour monter au-dessus du minaret, 5000 soums pour visiter une mosquée et pour 10$ (ce qui est assez cher), il est possible de visiter trois musées. Un resto coûte entre 18 000 et 25000 soums (entre trois et six euros) suivant ce que je prends (taux de change 1€ = 5400 soums environ). 

   

       

La Route de la Soie

La route de la soie désigne un réseau ancien de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe, reliant la ville de Chang'an (actuelle Xi'an) en Chine à la ville d' Antioche, en Syrie médiévale (aujourd'hui en Turquie). Elle tire son nom de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie. Elle est évoquée dans les chroniques chinoises qu'à partir du IIe siècle av. J.-C. À partir du XVe siècle, la route de la soie est progressivement abandonnée à cause des conflits, des multiples dangers encourus par les voyageurs, de la rigueur du climat et de l'ouverture par les Européens de la route maritime des Épices. L'abandon de la route de la soie correspond ainsi au début de la période des « Grandes découvertes ». (Wikipedia)

Manuel Belin

Les convois de yaks ou les caravanes de chameaux empruntent des voies jalonnées de villes et caravansérails. Toutes les pistes progressent le long d'un chapelet d'oasis-forteresses. En réalité, très rares sont ceux qui ont eu l'occasion de parcourir l'intégralité du trajet: Marco Polo, son père et son oncle furent de ceux-ci.

Marco Polo sur la Route de la Soie (Herodote.net)

Les marchandises venues d' Orient ou d'Occident s'échangent dans les oasis, devenues d'importants comptoirs fréquentés non seulement par les commerçants mais aussi par les pèlerins, les soldats et les espions.

Retour à Khiva

    

   

   

   

       

   

   

   

       

   

   

   

Petit tour sur les remparts.

   

   

   

   

   

   

      

   

   

Ci-dessous, photos prises depuis le sommet du minaret. Il paraîtrait que dans les anciens temps, les Imams de Khiva étaient aveugles car du haut du minaret il était possible d'observer la vie privée des habitants et par conséquent d'apercevoir des femmes dénudées. On repérait alors les enfants aveugles de la ville, on leur apprenait le coran par coeur dans des écoles et on choisissait l'un d'entre eux pour devenir imam.          

   

   

Le soir approche. La chaleur se fait moins ressentir. Nous sommes dimanche en fin d'après-midi. Et les dimanches en fin d'après-midi sont trrèèèès calme à Khiva. La foule s'est dissipée. Les gens restent en famille, dans leur foyer. Les touristes se font beaucoup plus rares mais on ne voit plus qu'eux. Je flâne dans les rues. Je m'arrête chez des charpentiers, j'observe des sculpteurs de bois. Je prends mon temps. Je découvre la vie tranquille d'un dimanche après-midi à Khiva.   

   

   

   

   

    

       

   

   

Depuis deux jours, je n'ai pas entendu d'appel à la prière. C'est étonnant. On m'expliquera plus tard que l'appel à la prière est interdit en Ouzbékistan. En effet, le gouvernement cherche à contrôler la croissance et le niveau de la vie religieuse dans la société. L’une des raisons avancées par les dirigeants est la nécessité de lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. Une loi restrictive sur les organisations religieuses et sur la liberté de conscience a été promulguée en 1998 : toutes les activités des communautés religieuses non enregistrées sont considérées comme illégales. L’éducation religieuse est limitée aux écoles reconnues par l’État, où elle est strictement encadrée. (L'observatoire de la liberté religieuse)

Au fil des années, l’Ouzbékistan a accumulé de nombreux records en matière de déni ou de violation de la liberté de religion. En 2013, le gouvernement de Tachkent figure parmi les 15 pays de la liste « Tier 1 » des pays dits de « préoccupation particulière » du rapport annuel de la Commission américaine sur les libertés religieuses internationales (USCIRF). C’est la septième année consécutive que l’Ouzbékistan se voit attribuer cette distinction douteuse. « Les Églises vivent dans la peur des descentes de police, des interruptions des services religieux, de la confiscation du matériel et de l’imposition d’amendes de plus en plus fréquentes et lourdes ». (Le rapport de 2013 de Portes Ouvertes) 

En juin 2012, le comité des Nations Unies contre la torture (CAT) a dit qu’il est « suffisamment établi » que l’Ouzbékistan suit un « modèle d’atteintes grossières, flagrantes et massives contre les droits de l’homme, avec un risque non négligeable de tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants… en particulier pour ceux qui pratiquent leur religion en dehors du cadre officiel ». (L'observatoire de la liberté religieuse)

   

   

   

   

  

   

   

   

Le soir, les gens arrosent les rues, sans doute pour éviter que le vent ne soulève la poussière. 

   

   

   

   

   

   

       

Balade sur les remparts au coucher de soleil.

   

   

   

Petit resto à 20h. Je prépare la suite du voyage. Je réfléchis à mon itinéraire. Je dîne avec ma carte et mon LonelyPlanet. Je vis un grand moment de liberté. Avoir le luxe de décider seul de ce que l'on veut faire, c'est quand même sympa. Mais je remarque que nous sommes trois à être seuls à table, avec nos guides... Ca me file un peu le bourdon.    

   

 
               
                 

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