Photos,  textes et vidéos de Jean-Pierre Romain

 

 

             

 

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Le 08/08/2015 : Lever à 6h. La nuit fut courte mais réparatrice. Journée marathon ! Pas de petit déjeuner. Départ pour Moynaq, vers la mer d'Aral. Cinq heures de taxi. Je pars avec Johann et David pour 140$ à trois avec en prime la visite de quelques forteresses au retour.    

   

Notre chauffeur aux dents dorées, ci-dessous à droite, n'hésite pas à dépasser allègrement le 140km/h malgré la route parfois en piteux état. Un nid de poule mal placé et hop.... 

   

Arrêt toilettes, jus de cerises à 10h. On meurt de faim.

   

Mini tornade de sable.

   

   

   

   

Après plusieurs heures de pilotage et une longue traversée de zones arides, nous apercevons la pancarte de Moynaq, autrefois port situé au sud de la mer d'Aral. Moynaq comptait 13 000 habitants en 1991. Cette ville connaissait une économie active dans le domaine de la pêche et de la mise en conserve.   

   

   

Située à 885 km de Tachkent, Moynaq est une Ville du bout du monde. Une ville étrange avec des carcasses de bateau mais... sans mer. Les rues ne sont pas désertes mais on ne peut pas dire que ça respire la vie. Un vent assez fort fait rouler quelques broussailles comme dans les westerns. Un air de désolation plane dans les environs.     

   

Nous nous arrêtons un moment dans le petit musée local.  

   

Il est intéressant de voir à quel point la bêtise de l'homme peut engendrer des catastrophes naturelles d'une telle ampleur. Ce petit musée nous le rappelle cruellement. 

   

   

La surexploitation du coton est la cause de l’assèchement de la mer d’Aral. A la fin des années cinquante, les soviétiques ont mis en place un plan de conquête des terres vierges. Plus de la moitié du débit de l’Amou Daria et du Sir Daria, les deux fleuves qui alimentent la mer a été utilisée pour irriguer plus de sept millions d'hectares de terres. Le niveau de la mer a commencé a baisser de façon significative et la salinité des sols a provoqué l'extinction de nombreuses espèces. L’emploi à outrance de pesticides et d’engrais pour les cultures de coton a pollué les eaux de toute la région et a multiplié les maladies : cancer, maladies rénales, maladies infantiles, tuberculose...    

La population a déserté les lieux, fuyant le chômage, les maladies et le climat devenu très aride. 

   

   

   

   

Depuis 1960, la mer d'Aral a perdu 75 % de sa surface, 14 mètres de profondeur et 90 % de son volume, Le nombre d'espèces de poissons est passé de 32 à 6. En 1987, le niveau de la mer d’Aral est si bas qu’elle se scinde: une mer septentrionale au Kazakhstan et une mer méridionale, plus étendue, en Karakalpakie. En 2002, la mer méridionale se divise à son tour en une mer orientale et une mer occidentale. En juin 2014, la mer orientale est totalement à sec.

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"Voici à quoi ressemble la fin du monde (...) Si l’Apocalypse arrive un jour, les habitants de la Karakalpakie seront les seuls à y survivre, car nous l’avons déjà vécue. (...) Pouvez-vous imaginer qu’ici, il y a quarante ans, la mer était profonde de 30 m ?  »  Youssoup Kamalov, chercheur en énergie éolienne à l’Académie des sciences d’Ouzbékistan, président de l’Union pour la défense de la mer d’Aral et de l’Amou-Daria.

   

       

       

       

« La tragédie de l’Aral est d’autant plus triste et frustrante que les spécialistes du ministère soviétique de l’Eau savaient très bien qu’ils la condamnaient­», explique Youssoup Kamalov. Le célèbre climatologue russe, Alexandre Voeikov (1842-1916) avait qualifié la mer d’Aral d’«évaporateur inutile» et d’«erreur de la nature». En clair, le bon sens soviétique privilégiait l’agriculture au détriment de la pêche.

   

Au sol, les bouses de vaches côtoient les coquillages. 

   

   

D'après le chauffeur,  il faut encore parcourir 300km pour voir la mer.

Alors que du côté ouzbèk, il n'y a plus d'espoir de retrouver la mer d'Aral, au Kazakhstan, des travaux (canal, barrage...) ont été entrepris pour sauver la partie nord de la mer. En 2009, le niveau de la mer était remonté de 6m.  L’Ouzbékistan a planté 300 000 hectares de saxaoul (arbuste), qui produisent 167 000 tonnes d’oxygène  absorbant ainsi 230 000 tonnes de CO2. Ces plantes permettent de réduire l’effet de serre. Mais l’Ouzbékistan reste le 2e exportateur mondial de coton en 2011. Or, le coton est une culture qui demande beaucoup d’eau. (National Geographic)

   

Je serais bien resté une journée de plus à parcourir cette ville, à m'imprégner des lieux mais le temps presse. Nous reprenons notre taxi. Cinq heures de taxi nous attendent.  

   

   

   

Petit arrêt dans un bistro pour routiers. Plov bien gras au menu.

   

Plein de gaz. La voiture fonctionne au gaz et à l'essence.

   

   

Nous terminons notre journée par la visite de quelques forteresses : Toprak Kala, Ayaz Kala, Ayaz Kala... Sites construits entre le IVème siècle avant JC et VIème siècle de notre ère.

   

   

    

Voici mes premières yourtes. Des yourtes pour touristes mais des yourtes tout de même.

   

   

   

   

   

   

   

   

Ci-dessous, à droite, Ayaz Kala

   

   

   

Le soleil se couche. Le désert rougit. Cette fin de journée est magnifique.  

   

   

   

   

Retour de nuit sur Khiva. Nous faisons confiance à notre chauffeur pour éviter les nids de poules, les vaches et autres charrettes. Je suis épuisé. 12 heures de taxi. Mais quelle expérience ! Beaucoup disent qu'une journée suffit et qu'il n'y a pas grand chose à faire à Moynaq mais avec quelques jours de plus, j'aurais prolongé jusqu'à la mer d'Aral, 300km plus au nord et j'aurais dormi sous la tente comme l'ont fait d'autres touristes que j'avais croisés hier à Khiva. Puis j'aurais passé du temps à Moynaq pour visiter l'ancienne usine de mise en conserve et pour arpenter les rues désertées. A l'hôtel, j'essaie d'avoir quelques nouvelles du pays. Internet fonctionne au ralenti, il faut de longues minutes pour envoyer des mails. La famille va bien, Sochaux a perdu, une fois de plus. Il est temps pour moi d'écouter la musique locale à la télévision ouzbèk (ci-dessous) avant de m'effondrer dans mon lit.           

   

             

 

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