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Photos, textes et vidéos de Jean-Pierre Romain |
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14/08/2015 : Lever tranquille. Un taxi m'emmène à une banque muni d'une ATM. Je n'ai plus beaucoup de liquide. Le Kirghizistan s'approche à grand pas et je ne sais pas trop ce que je trouvera là-bas. Pas de chance, le distributeur est en panne. J'ai moins d'une heure pour retirer de l'argent et pour prendre le train à la gare principale. Mais, ça se complique. Je dois me rendre au guichet pour demander 300$. En fait, je dois me présenter à trois guichets !!! Ca prend 20 mn. Je commence sérieusement à me demander si j'aurai mon train pour Tachkent. Je regarde par la fenêtre pour voir si mon taxi n'est pas parti avec mes affaires. Après toute une série de tampons et après avoir complété plusieurs fiches de renseignements, je ressors rapidement de la banque pour reprendre mon taxi. J'arrive à la gare. Contrôle des papiers et de mon sac. J'arrive seulement quelques minutes avant le départ.
J'ai une place en première classe pour 18$. Tout était plein en classe économique. Boisson et petit sandwich offert pour le trajet. Nous sommes trois, côte à côte. Un père et son fils partagent le compartiment avec moi . Le fils voyage pas mal pour son travail. Il connaît un peu la France.
Mes genoux me font mal. J'espère que je pourrai crapahuter au Kirghizistan. Arrivée à Tachkent à 15h. Je dois trouver un taxi à la sortie de la gare. C'est la cohue. Des dizaines de chauffeurs, des rabatteurs me sautent dessus. Il faut faire preuve de maîtrise, d'autorité et de patience pour trancher entre tous. 15 000 soums jusqu'à mon hôtel situé de l'autre côté de la ville: le Jahongir B&B hotel, voilà ce que j'ai pu négocier. Vu la distance, ça m'a semblé correct. Installation rapide à l'hôtel. L'accueil est chaleureux. Je jette mes affaires sur le lit et je file jusqu'au métro. Mon objectif : me rendre au bazar de Tchorsou situé à deux stations. Pour accéder aux quais, je dois montrer mon sac et mon passeport et prouver que je séjourne dans un hôtel de Tachkent.
Interdiction de prendre des photos dans le métro. Un policier est là pour me le rappeler. Trop tard, c'est fait.
Le Bazar de Tchorsou, est le plus grand et plus ancien des marchés de Tachkent. Son existence semble remonter à 2000 ans, ce qui en ferait non seulement l'un des marchés les plus anciens d’Ouzbékistan, mais également de toute l’Asie Centrale. Je goûte des fruits secs, du raisin noir et des pêches.
Le soir arrive. Je rentre à l'hôtel via le métro. Je ne suis plus seul au Jahongir B&B hotel. Trois Français fument une cigarette sur la terrasse. Ca me fait un bien fou de discuter avec eux. Ils ont énormément voyagé ensemble depuis qu'ils se connaissent, c'est-à-dire depuis l'université. Ce sont de grands voyageurs. Ils ont notamment fait un séjour en Mongolie dans un endroit perdu, chez l'habitant. Passionnant. Ils me racontent comment les gens s'arment pour se défendre contre les loups. Nous décidons de manger ensemble au resto situé à cinq minutes à pied de l'hôtel. Ils me racontent leur voyage de neuf mois à travers l'Asie. Ce que nous mangeons est délicieux. Ils dépensent leurs derniers billets avant de rentrer demain en France. Je passe un bon moment avec eux. Nous terminons le repas par une chicha à la menthe. Nous rentrons à l'hôtel aux alentours de minuit. Demain, nos chemins se sépareront. Eux retourneront en France, d'ailleurs, ils ont très envie de rentrer. Et moi, je tenterai de me rendre au Kirghizistan, et ce sera une autre aventure. Il va me falloir un peu de courage. En attendant, bonne nuit.
15/08/2015. Alors que toute ma famille va se retrouver aujourd'hui autour d'un Pousse rapière, je me lève à 6h30 pour un petit déjeuner rapide. Je monte dans un taxi qui me conduit à la station de taxis collectifs à destination d'Och, au Kirghizistan. Comme d'habitude, tout est parfaitement organisé. Une fois le prix négocié (20$), il n'y a plus qu'à attendre que le taxi soit complet.
Finalement, mon trajet se fera avec trois Ouzbèks. Pas un mot dans la voiture. La route est longue surtout les deux ou trois premières heures. Ca monte et nous sommes chargés. J'ai le temps de réfléchir à la suite de mon programme. Il va falloir que je trouve deux ou trois personnes avec qui je formerais un groupe pour faire un tour dans les montagnes kirghizes. Ce serait l'idéal. Pour l'instant, il faut arriver à Andijan puis passer la frontière puis se débrouiller pour trouver un moyen de transport qui m'amènerait jusqu'à Och. Réglons les problèmes les uns après les autres. Déjà plusieurs check point. Toujours le même cérémonial, fouille du sac, présentation de mon passeport. J'ai l'habitude. Je suis d'ailleurs le seul à bord du taxi à aller au poste de contrôle, les autres étant tous Ouzbèks. J'ai juste peur qu'ils me gardent mon passeport pour une raison quelconque.
Arrêt soupe. Impossible de comprendre ce q'il y a sur le menu. Je prends comme mes compagnons de voyage. Le pain sec me cale bien l'estomac.
C'est reparti.
Arrêt pain
Nous arrivons à Andijan. Deux passagers descendent et je comprends à cet instant que l'on va me conduire jusqu'à la frontière ce qui est une bonne nouvelle. En fait, non. Le taxi me dépose à 2 km de la frontière. Le chauffeur discute alors avec le chauffeur d'un autre taxi. Il lui donne un billet et me dit que c'est avec lui que j'irais à la frontière sans supplément. J'obéis, donc, et me retrouve dans un vieux tacot complètement défoncé. Il reste très peu de route heureusement. A la frontière ouzbèk, je suis vraiment seul avec mon sac. Mon coeur bat plus vite. Les policiers, armés de mitraillette, auraient pu faire de la figuration dans Midnight Express. Première fouille. Tout y passe, appareil photo, ordinateur. Ils regardent mes photos, mes fichiers. Je dos déclarer le cash que je sors d'Ouzbékistan. Deux Belges (Léo et Amauri) complètent les petites fiches de sortie du territoire. Je saute sur l'occasion pour leur demander ce qu'ils envisagent de faire au Kirghizistan. Ils ont cinq jours en gros, comme moi et veulent faire un tour dans les montagnes à partir d'Och. Nous nous entendons immédiatement. Le groupe est formé. Enorme soulagement. Ils vont d'ailleurs m'aider à régler un problème. Je quitte le territoire avec les 250$ retirés à Samarcande avant de prendre le train. Comme je n'avais pas de devises américaines en entrant en Ouzbékistan, je n'ai pas le droit d'en avoir pour ressortir. Du coup, Léo me prend mes dollars, les note sur sa fiche de déclaration et me les rendra une fois la frontière passée. Au poste, il y a également trois femmes d'une soixantaine d'années. Et puis, nous voyons passer deux Australiennes, fort jolies, en train de pousser leur van en panne. Nous leur proposons de l'aide mais les policiers refusent car nous devons passer la frontière séparément. Elles sont parties de Londres pour se rendre en Australie. Pas peur, les filles !! Espérons qu'elles pourront réparer leur problème d'embrayage. En tout cas, c'est la première fois que je vois des touristes de la journée. Il est 17h. Nous avons changé d'heure. Une heure de plus. Après 20 mn de fouille et de paperasse, nous quittons le premier poste frontière. Nous marchons 200m avant d'arriver au poste Kirghize. Passeport, fouille, enregistrement. Nous voici enfin a Kirghizistan !!!!! Pour voir la suite du voyage au Kirghizistan cliquez ici.
Retour après un séjour au Kirghizistan.
Le 21/08/2015. Après une petite semaine passée au Kirghizistan, me voici de retour à la frontière Ouzbèk, avec Amauri. Nous devons nous rendre à Andijan pour prendre un avion demain. Nous nous sommes séparés de Léo qui va continuer son son incroyable aventure en Inde (10 jours) puis en Chine (1 an) avant de rentrer en Belgique en moto avec des potes. La séparation a été difficile après notre superbe séjour au pied du pic Lénine. Il faut enchaîner. D'abord, la frontière, fouille, passeport, fiche à compléter, refouille, recontrôle... Tout se passe bien sauf pour Amauri à qui on confisque son somnifère pour l'avion. Interdit en Ouzbékistan. Frontière kirghize
Nous prenons un taxi pour Andijan. Check point deux kilomètres après la frontière. Fouille complète. Nous vidons complètement nos sacs. Bien loin de nous, la tranquillité des montagnes kirghizes. Quel contraste. Le retour en Ouzbékistan est assez désagréable. Nous avions oublié cette pression militaire pendant quelques jours. A Andijan, nous cherchons un hôtel. Le premier que nous avons repéré est complet. Nous parcourons une artère très fréquentée et nous tombons sur un hôtel assez luxueux. Après deux nuits en chambre rudimentaire à Och et trois nuits en yourte, nous sommes prêts à lâcher quelques dollars supplémentaires pour une chambre confortable. 15$ par personne pour une grande chambre dans cette hôtel haut de gamme, c'est le grand luxe. Grosse douche chaude. Puis balade dans les rues d'Andijan.
Nous devons échanger quelques dollars contre des soums. Rien de plus facile à condition de savoir négocier. Nous connaissons les taux. Des dizaines de jeunes avec des sacs en plastique remplis de liasses de billets nous proposent toutes sortes de taux. Ils sont plutôt sympas. Nous arrivons même à plaisanter avec eux. Amauri est rude en affaire. Il ne lâche rien. Il y a très peu de touristes dans les rues.
Après plusieurs délicieux petits kebabs, nous rentrons à l'hôtel pour nous reposer après cette longue journée. Le plus dur est passé. Une belle nuit dans un bon lit nous attend. Le luxe, c'est quand même pas mal de temps en temps. 22/08/2015. Nous avons choisi de prendre un avion pour rejoindre Tachkent car le voyage allé était vraiment long et les paysages, après avoir vu ceux du Kirghizistan, ne méritent pas que nous passions dix heures dans un taxi avec cinq ou six check point à passer avec à chaque fois le risque de voir se faire prendre nos passeports. 55 mn de vol pour environ 54€. Il y a juste à espérer que l'avion tienne le coup. En montant sur la passerelle, nous remarquons tout de même qu'il n'a pas l'air né de la dernière pluie.
Le vol s'est très bien passé. Aucun crash. Un taxi nous dépose au Sunrise Stay Caravan. Un hôtel auberge ouvert il y a seulement un mois. C'est une adresse exceptionnelle vu le prix (12$ la nuit), la qualité et la propreté des chambres, les prestations proposées et l'accueil. Le patron parle parfaitement français puisqu'il a fait une partie de ses études à Toulouse et à Nice. Je n'y dormirai pas car mon avion pour Paris est cette nuit à 2h30. Amauri, lui, a un vol deux heures plus tard. Il a souhaité prendre une chambre. Je laisse mes affaires gratuitement dans un petit local et nous partons en balade pour notre dernière journée en Ouzbékistan. Nous retournons au bazar de Tchorsou qu'Amauri ne connaît pas. Nous y retrouvons deux Français que j'avais croisés à l'aéroport à l'aller. Ils m'avaient un peu snobé à ce moment là.
Puis repas gastronomique dans un restaurant assez unique situé tout près d'un cirque. Nous pouvons observer les cuisiniers préparer les plats et choisir en fonction de ce qui nous plaît. Vraiment sympa même s'il y a un monde fou. Nous prenons au moins sept à huit plats de différents que nous partageons. Tout est délicieux.
Balade dans le complexe religieux Hasti Imam.
Nous passons notre fin de journée à discuter sur une petite terrasse. Au moins deux heures, tranquilles. C'est la meilleure façon de terminer notre voyage. Nous profitons de nos derniers instants de liberté. Je commence à réaliser que mon voyage était extraordinaire, mon itinéraire assez complet, les paysages très variés et que tout s'est parfaitement bien goupillé. Finalement, je n'aurai pas été souvent seul. J'aurai fait pas mal de rencontres, c'est l'avantage d'être seul, on s'ouvre davantage aux autres.
Retour à l'hôtel pour un petit rafraîchissement corporel. Il y a une voiture du Rally Mongol garée devant. Amauri et moi nous séparons. Avec Amauri et Léo, ce fut une belle rencontre et une superbe aventure.
Je prends un taxi pour l'aéroport. Vol à 2h35. Je retrouve les deux Français avec qui nous avions passé notre fin d'après-midi. Nous patientons ensemble jusqu'à l'embarquement. D'ailleurs, je retrouve d'autres passagers qui avaient pris l'avion avec moi à l'aller. Embarquement. Vol pour Saint-Pétersbourg puis pour Paris. L'aventure s'arrête nette après deux semaines d'aventure. Je suis assez fier d'avoir mener à bien ce périple, seul, ce qui ne paraissait pas si simple au départ. C'est la première fois que je voyageais seul. C'est une vraie expérience. C'est très égoïste, surtout lorsque l'on a une famille. Mais il faut le faire quand même. J'avais choisi une destination sportive que je n'aurais pas fait avec des enfants de sept ans. En tout cas, je serai heureux de les retrouver. Voilà. A bientôt pour une nouvelle aventure. |
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