Photos,  textes et vidéos de Jean-Pierre Romain

 

 

               
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Le 24/08/12. Jour 5. Abed nous réveille à 23h. Une heure pour nous habiller, faire nos sacs et manger quelque chose. Il ne fait pas froid. Ciel étoilé. Pas de vent. Très bonnes conditions pour cette dernière ascension. Nous nous demandons même si nos trois voire quatre couches ne seront pas de trop. Je renonce à prendre du diamox en prévention. Nous mangeons très peu.

C’est parti. Les lampes frontales sont allumées. Nous nous suivons en file indienne. Déjà, au loin, nous apercevons les premiers groupes partis quelques minutes plus tôt. Abed nous invite à les dépasser. Très vite, nous nous retrouvons parmi les premiers. Chaque pas devient difficile et nécessite de grandes inspirations. Six heures de montée très difficiles dans la nuit. Et toujours ces lampes frontales qui s’agitent au loin, très haut, au-dessus de nos têtes, nous indiquant que le sommet est encore très loin. C’est démoralisant et ça donne le vertige. Franchir une pierre nécessite cinq grosses inspirations. Je me concentre sur ma respiration et sur les pas de celui qui est devant moi. Je ne pense qu’à ça. Et boire un peu. Les bâtons m’aident. De temps en temps, je perds l’équilibre, c’est aussi le cas de mes coéquipiers. J’inspire alors une grande bouffée d’oxygène, pourtant de plus en plus rare, et ça passe. Deux petites pauses de cinq minutes en 5h30 d’ascension. Tout juste le temps d’avaler une barre de céréales et quelques gorgées d’eau. Mais s'arrêter c'est avoir froid. Les moufles sur les gants sont les bienvenues. Premières traces de glace. Certains se font porter leur sac, d’autres se font porter tout court. C’est très dur. Des guides sont là pour guetter les défaillances.

Et puis, la délivrance… après 5h30 de lacets ininterrompus sur cette pente raide, nous arrivons enfin à Stella Point, 5756m. Quinze minutes de pause sur le bord du cratère. Poser ses fesses et son sac pendant quinze minutes est un vrai soulagement. Nous savons que c’est gagné. Le plus dur est fait. Nous récupérons un peu de nos efforts. Un guide me montre Uhuru Peak, le sommet. Il nous tend les bras. Les premières lueurs apparaissent. Malgré la fatigue, nous nageons dans le bonheur. Il reste trente à quarante minutes de marche. Mais le spectacle est saisissant...   

   

       

   

   

   

Uhuru Peak, le pic de la Liberté, 5895m…Depuis un an, les vieux panneaux en bois ont laissé place a de nouveaux panneaux métalliques...

   

   

   

L’ombre du Kilimandjaro sur le Meru.

   

   

   

   

D’après Abed, il ne reste que 2 km2 de glace sur le Kilimandjaro alors qu’il en restait 20 km2 en 1992…

   

Après 30 mn passées à contempler l’Afrique du haut de nos 5895m, nous devons redescendre. Il fait entre -8°c et –13°c, nous ne savons pas vraiment. Aucun nuage, pas de vent. Temps idéal.  Mais nous devons redescendre. Les effets de l’altitude peuvent vite nous rattraper.

   

   

Retour à Stella Point…Excellent souvenir...

   

Environ 3 heures de descente assez désagréables, tout en glissades, dans la poussière. Nous croisons les derniers courageux... Monter de jour doit être épouvantable... ces lacets interminables... cette pente...  

   

   

Retour à Barafu Camp. 4700m. Un petit jus d'orange frais nous attend...Certains porteurs nous félicitent. 

   

Mais la journée est encore loin d’être terminée. Repos jusqu’à midi. Repas. Tout le monde est soulagé. Les quinze membres de notre groupe ont réussi l'ascension. 100%. Grande satisfaction pour Abed. Malgré les 4700m et la fatigue, nous nous sentons en pleine forme et nous échangeons nos impressions, dans la joie. Nous ne réalisons pas vraiment. Tout le monde en a vraiment bavé, même les plus costauds, les plus chevronnés. et encore, il faisait beau, les conditions étaient idéales. La même ascension à - 20°c, dans le brouillard, avec du vent...   Ne pas oublier de boire.

Il reste trois heures de descente jusqu’à Mweka Camp, 3200m.   

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