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Photos, textes et vidéos de Jean-Pierre Romain |
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Aberaeron - Dolgellau |
Réveil vers 6h, dans l'humidité. Il a plu une partie de la nuit. Nous prenons un café et un chocolat chaud dans la station service située à la sortie du camping. 20 mn de chaleur bien agréables avant d'affronter à nouveau le vent et la pluie. Nous devrons rouler l'un derrière l'autre car, sur cette route côtière, la circulation devrait être plus importante que le premier jour. J'espère que je serai à la hauteur car, hier, à chaque côte, mes potes m'ont mis 500 m dans les gencives et sans forcer.
Finalement, le temps n'est pas si épouvantable que ça. Je m'autorise même à pédaler en tee-shirt. Mais l'arrivée à Aberystwyth se fait sous des averses et des rafales de vent. Certaines grosses vagues arrosent les touristes qui se promènent sur le front de mer. Cette ville côtière est très agréable avec les ruines du château construit par les Normands, sa balade le long de la mer, ses façades, les collines environnantes. Elle mériterait un beau rayon de soleil.
Nous nous enfilons dans un pub bien chaud pour nous offrir un bon plat de pâtes qui tient au ventre. Nous sommes trempés. Cette petite heure au sec nous requinque complètement. Je découvre ce que sont les pubs. Je ne m'attendais pas à ça du tout. Franck nous avaient prévenus que c'étaient des endroits fréquentés par les familles, du bébé à la grand-mère. Et c'est exactement ça. Il y a du monde toute la journée. Les gens mangent à toute heure, salé, sucré, café, chocolat chaud, bière ... Ce sont des lieux de bien-être absolu où les gens ont plaisir à se retrouver. Pour nous, en tout cas, ce sont des refuges chaleureux et toujours très accueillants. Une aubaine avec cette météo capricieuse. D'ailleurs, il nous faut un certain courage pour nous extraire de ce cocon douillet, pour enfiler nos vêtements encore humides et pour monter sur nos vélos. Mais la route est encore longue et ça va grimper. Nous démarrons d'ailleurs par une montée démoralisante !
Les derniers kilomètres se font sous un déluge de pluie. Nous avançons, la tête baissée. Je fais attention à ne pas glisser sur une plaque d'égout ou sur des bandes blanches. Les descentes sont dangereuses ce qui n'empêche pas Pierre d'y aller à fond. Depuis deux jours, nous avons un rituel en fonction du relief qui se présente à nous : dans les descentes, Pierre nous prend 500m, dans les montées c'est Franck qui passe devant, et moi j'essaie de tenir bon entre les deux. Mais je suis cuit, complètement cuit après 87km assez difficiles. Mes compagnons de route ont encore l'énergie de parcourir 1 km sur un petit chemin pour chercher un camping à l'entrée de Dolgellau. Je les attends pour savoir si l'emplacement convient ou non. Et puis, au bout de quelques minutes, je pars les rejoindre malgré mes jambes lourdes et mon degré de fatigue. Je veux faire les mêmes efforts qu'eux !! Finalement, le camping est trop excentré. La gérante nous en conseille un autre plus proche du centre ville. Nous reprenons nos vélos et effectuons nos derniers mètres au courage. L'endroit est parfait. L'accueil est chaleureux, comme toujours. Nous plantons nos tentes et prenons une douche. 30 mn de douche chaude. La meilleure de toute ma vie !!!!!
Visite de la ville dans l'humidité. C'est très joli. Toutes les maisons sont construites en pierre. Il y a une petite place, un petit pont en pierre, l'ensemble forme une unité pleine de charme. Nous trouvons un pub tenu par une dame. Nous sommes seuls. C'est la première fois depuis notre départ. Il faut dire que nous ne sommes plus en bord de mer. Nous sommes retournés dans les terres. Les touristes se font plus rares et, le soir, la vie dans la ville est quasiment inexistante. Les lasagnes sont délicieuses et le crumble aux pommes termine parfaitement le repas. Que du léger. Il faut dire que nous éliminons pas mal sur les vélos et je sais que, demain, je vais encore perdre quelques centaines de calories alors, nous nous faisons plaisir ! J'ai perdu un ou deux kilos depuis deux jours. C'est assez agréable de savoir que l'on peut s'enfiler un crumble aux pommes après des lasagnes sans prendre un gramme. Nous faisons sécher nos habits dans un sèche linge sans les avoir laver, ce qui est une mauvaise idée. Les odeurs qui s'échappent de la buanderie ne sont pas toujours des plus accueillantes. Le gérant du camping, aux joues bien rouges, nous propose de mettre du papier journal à l'intérieur de nos chaussures et de les faire sécher vers la chaudière. Il est bienveillant comme tous les Gallois que nous avons rencontrés le long de la route. Il nous confirme que le temps sera bien meilleur pour la fin de notre parcours. La pluie devrait cesser ! Très bonne nouvelle. Coucher vers 23h. |
Aberaeron - Dolgellau |