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Photos, textes et vidéos de Jean-Pierre Romain |
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JAVA Après le sud de la Thaïlande, Java est notre deuxième étape dans notre tour du monde 2002. Et nous l’avons « raté ». Nous n’étions pas en état pour visiter cette île. Nous étions assez fatigués. J’ai très peu de photos, c’est tout dire, et elles sont pitoyables. Très vite, nous nous sommes sentis oppressés par la foule, la circulation et la pollution. A certains endroits, nous étions les seuls touristes et nous avons été souvent sollicités par des rabatteurs. Nous n'étions tout simplement pas préparés. Il s’agit de notre plus gros raté en terme de voyage. Au bout de quelques jours, nous avons pris un avion pour Bali. Et pourtant Java… quand j’y repense… je donnerais je ne sais quoi pour y retourner immédiatement. D'ailleurs nous y reviendrons, c'est une certitude. Cette île est extraordinaire. Nous sommes arrivés à l'aéroport de Yogyakarta sans un sou en poche. Nous étions persuadés qu'il y avait des distributeurs de devises dans le hall. Et bien, non. Il était minuit ou une heure du matin. Nous étions épuisés. Une trentaine de visages nous épiaient. Que des hommes. Des chauffeurs de taxis. Ils n'attendaient que nous. Nous n'avions pas un sou et nous n'avions pas d'adresse précise où nous rendre. Notre vitesse de réaction était quai nulle. Heureusement, un Allemand qui travaillait depuis quelques années en Indonésie nous a gentiment proposé son taxi. Nous avons accepté. Le long du trajet, il nous a proposé de loger quelques jours dans son immense résidence. Il y vivait seul et un peu de compagnie ne le dérangeait pas, au contraire. Quelqu'un lui faisait sa cuisine, son ménage. C'était une grande maison, avec d'immenses pièces, une salle de billard, un grand jardin. Après un court moment d'hésitation, nous avons accepté. Il nous a proposé une liasse de billets pour nous dépanner en attendant d'en retirer. La monnaie était tellement dévaluée, qu'il fallait presque une brouette de billets pour payer son employé. Il nous a invité dans un restaurant luxueux. Nous y avons dîné au bord d'une piscine éclairée. De gros rats passaient entre nos jambes. Notre chambre n'était pas complètement close. Il y avait des ouvertures sous le toit et d'énormes chauve-souris nous tenaient compagnie, juste au-dessus de nos têtes. Et que dire des gros lézards qui descendaient lentement le long des murs...
Borobudur.
Yogyakarta.
Un dragon...
Le plateau de Dieng (Dataran Tinggi Dieng). Plateau situé dans une caldeira, au centre de Java. Le volcan est encore actif.
Le Mont Bromo. Pour nous, le Mont Bromo restera une aventure extraordinaire. Nous avons pris un taxi pour nous rendre à la gare routière de Kuta (Bali). L’objectif : aller au Bromo puis au Kawa Ijen (autre volcan réputé pour son extraction de souffre). Au programme, 500km, 2 ou trois jours de circuit soit des dizaines d’heures de bus sur des petites routes encombrées, sans compter les changements. Il est 16h. En chemin, le chauffeur nous entend discuter de notre projet et nous propose de nous emmener à destination sur le champ. Nous réfléchissons car la tentation est grande. Je propose un prix, il propose le sien. Nous négocions et nous aboutissons à un prix raisonnable. Le chauffeur doit passer chez lui pour prendre quelques affaires car, les nuits sont fraîches sur les flancs du volcan. Il nous demande également s’il peut emmener sa fille de 14 ans qui n’est jamais allée à Java. Evidemment, nous acceptons. Et nous voici, trente minutes plus tard, au domicile du chauffeur. Il nous présente sa petite famille. Il explique à sa femme son soudain changement de programme. Ils prennent quelques changes et un peu d’eau. Ils n’ont pas de vêtements chauds… Et nous voici partis à quatre, dans un taxi qui comptabilise plus de 300 000 km… Objectif premier : nous rendre sur les flancs du Bromo pour le lever du soleil. Je suis complètement excité par ce changement de programme et par cette belle aventure qui commence…
En cours de route, je me soucie de l’état de fatigue du chauffeur. Il va enchaîner une journée de taxi et notre escapade qui nous emmènera au bout de la nuit. Le soleil s’est couché depuis longtemps et la conduite, s’apparente à du pilotage. Une main sur le klaxonne, une autre sur le volant. Le but est d’éviter le plus souvent possible les vaches, les ânes, les charrettes, les nids de poule, les gens, les autres voitures… On n’y voit pas grand chose. Nous empruntons un ferry pour nous rendre à Java. Le chauffeur donne discrètement un billet au passeur. Nous continuons notre chemin sur l’île de Java. Vers 23 heures, nous nous arrêtons dans un boui boui, sorte de petit resto pour routiers. Nous mangeons une cuisse de poulet et du riz. Le chauffeur et sa petite fille prennent une soupe et un peu de riz. J’ai déjà perdu 4 kg depuis le début de notre voyage… Pour se rendre aux toilettes, il faut une lampe de poche et un peu de courage… Nous reprenons la route et commençons notre longue ascension du volcan. Dans notre guide, il est mentionné que, la nuit, des « pirates de la route » stoppent les touristes afin de les paire payer un « droit de passage »… Guère rassurant. Mais ce qui l’est encore moins, c’est l’état du taxi. Toutes les dix minutes, nous devons nous arrêter pour mettre de l’eau dans le radiateur. Le chauffeur n’a pas l’air inquiet ce qui nous rassure quelque peu. Nous grimpons en première… Nous avons largement le temps de faire connaissance avec nos compagnons de voyage. Pas de pirates à l'horizon... Enfin, vers 2h du matin, nous atteignons le sommet. Il fait nuit. Nous devons patienter jusqu’à l’aube. Nous nous réfugions sous une espèce de tente aménagée où un thé chaud nous est proposé… Nous sommes très fatigués, surtout le chauffeur… A côté de Cécile, le chauffeur et sa fille.
Montée sur le flanc du Bromo.
Pendant que nous arpentons les flancs du volcan, le chauffeur dort dans la voiture avec sa fille qui n'a pas supporté le froid. Toutes nos affaires sont dans le taxi. L'espace d'un instant, un léger doute s'est installé dans nos têtes... Et s'ils décidaient de partir, avec nos affaires... Ca serait embêtant... Mais non, notre confiance est totale. La balade sur le Bromo est extraordinaire. Le paysage est quasi lunaire. Des fumerolles nous rappellent que la bête ne fait que somnoler. J'ai très peu de photos de cet endroit unique car mes films ont été rayés à notre retour...Sans commentaire.
Vers 8 heures, nous sommes retournés vers le parking où nous attendaient notre taxi. Mais, rien... Pas de taxi...La panique...et finalement, s'ils étaient partis ??? Nous parcourons les autres parkings...Rien... C'est finalement sur le dernier parking, derrière un arbre que notre chauffeur et sa fille nous attendait. La lumière les dérangeait, d'où leur déplacement. Quel soulagement. Il est temps de partir. Il y a encore pas mal de route avant d'arriver au Kawa Ijen. Nous repartons immédiatement. Nous arrivons vers 16h au pied du volcan. Je rêve déjà de voir les porteurs de souffre sortant du cratère avec leurs chargements sortis des entrailles de la terre. J'en suis tout excité mais il se fait tard. Trop tard pour grimper. Il faut dormir dans un petit village situé à deux pas mais il n'y a pas qu'une bicoque avec deux planches en guise de lit et une porte qui ne ferme pas correctement. Ca me convient. Je suis prêt à ne rien dormir pour être au sommet du volcan à l'aube. Il fait très froid et la nuit tombe. Cécile est exténuée. Elle ne veut pas rester là. Elle veut un peu plus de confort. Mais il faut redescendre une route en lacets, pendant une heure, ce que nous faisons. Finalement, nous nous retrouvons à plusieurs heures de route du sommet. Je suis extrêmement déçu car je sais très bien que nous n'y reviendrons pas. Effectivement, le lendemain matin, Cécile est toujours très fatiguée et je ne me vois pas lui demander de tout remonter. Ce sera la plus grosse désillusion en ce qui concerne les voyages. Nous rentrons donc à Bali. Mais, un jour, je reviendrai... |
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